« En souvenir de notre ami Jacques DANIEL »

« En souvenir de notre ami Jacques DANIEL »

bertin-daniel-h  Jacques Daniel était un homme unanimement apprécié. Né a Paris ou il avait fait carrière comme directeur financier, il restait profondément attache a sa maison de l’Eguille dont il avait hérité de ses grands-­parents maternels. Une maison calme et douce, en bordure du port, ou il venait régulièrement. Bien que retraité, il avait tou­jours mille choses à faire ! Depuis 1996, il était membre de I’Académie de Saintonge. Chaque année, lors de la séance publique annuelle, il dressait avec talent le portrait d’une personnalité s’étant distinguée par ses publications ou travaux. En 2004, il avait salué la naissance du nouveau musée de Royan, cher a Marie-Claude Boucher et a son équipe. L’année précédente, il avait remis le prix du chanoine Tonnelier à Jacques Tourneur qui restaure, avec passion, la Commanderie des Epeaux de Meursac.

Au printemps, il faisait coïncider son arrivée à l’Eguille, le village aimé de son enfance, avec la première réunion de l’Académie. En effet, il avait pour habitude de se partager entre Paris et la Charente­-Maritime ou il passait la belle saison. Nous l’attendions donc début mars…

Le sort en daniel-academiea décidé autrement. Le destin est d’autant plus cruel que 2005 devait être une année particulière puisqu’il avait prévu d’abandonner la capitale pour s’installer définitivement a I’Eguille. A Noël dernier, il était enthousiaste : « Je suis heureux de revenir dans la commune ou ont vécu mes aïeux. Paris n’est plus ce qu’il était ! J’ai de nombreux projets dont 1’aménagement de la bibliothèque que je vais rendre plus fonctionnelle ». Féru d’histoire, il avait constitué au fil des années une collection de livres – un millier environ – d’une très grande richesse, assortie de cartes et gravures. Cette « galerie privée » regroupait l’ensemble des écrits concernant la région depuis le XVII• siècle. Généreux, il en faisait profiter érudits et étudiants en quête de documentation. Sa porte était toujours ouverte et de nombreux chercheurs l’ont poussée. Jacques Daniel en éprouvait une joie sincère, celle d’apporter sa pierre a l’édifice de la connaissance.

« Des remerciements lui sont adressés dans la plupart des ouvrages ayant trait au département »
remarque François Julien-Labruyère, directeur de l’Académie de Saintonge.
Quand sa curiosité était éveillée, Jacques Daniel n’hésitait pas à se déplacer. Ainsi, il se rendit à la médiathèque de Grenoble ou se trouvait un manuscrit relatif au blocus de la Rochelle en 1622 par Louis de Bourbon, comte de Soissons. II en fit un microfilm et un agrandissement. Ce document retint l’attention de Jean Glénisson à qui il le montra.

 

daniel-eguilleLa suite, vous la connaissez. Jean Glénisson consacra un premier volume à ce personnage, suivi d’un second tome à paraître prochainement. « Avec Philippe Gautret, Jacques Daniel m’a apporté une aide précieuse » souligne-t-il.

Actif, Jacques Daniel donnait des conférences – en aout dernier, il était l’invité de l’Université d’Eté de Jonzac – et il appartenait à la Cagouille, cette sympathique association qui regroupe les Charentais que leurs activités professionnelles ont conduits a Paris. L’été dernier, aux cotés de Franck Pilloton et de Jacques Audouin, il avait participé à la rencontre estivale organisée au château de Meux, chez Monique Guilbot.

L’hiver, lorsqu’il était dans la capitale, il en profitait pour travailler à la Bibliothèque Nationale, visiter les expositions et suivre attentivement les ventes ou figuraient des livres susceptibles de l’intéresser. « Je ne m’ennuie jamais » disait-il. Au printemps, il arrivait à l’Eguille avec sa moisson de nouveautés.
C’était un moment privilégié, voire de complicité.
La collection de Jacques Daniel s’agrandissait et nous nous en réjouissions. Elle comptait d’ailleurs une monographie de l’Eguille qu’il avait écrite dans les années 1990. Aujourd’hui, nous sommes orphelins. Orphelins d’un ami sensible et attentionné, qui aimait partager et donner. II restera dans nos mémoires par les agréables souvenirs qu’il y a gravés. Le projet qui lui tenait le plus à coeur était la création d’une fondation Jacques Daniel à I’Eguille en partenariat avec le Conseil Général et les Archives. Puisse-t-il connaître un aboutissement heureux et son voeu être exaucé. La direction du journal adresse ses très sincères condoléances à Mme Daniel, son épouse et a sa famille.

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