Nom : Gabet
Prénom : Camille
Membre depuis : 1982-1995
Un des érudits majeurs des côtes charentaises (Rochefort 6 juin 1903 - Rochefort 1996). Directeur des pompes funèbres de Rochefort, il domine l'érudition charentaise pendant plus de trente ans, grâce à ses recherches archéologiques d'une précision remarquée. Son sujet de prédilection concerne les variations du littoral à l'époque de la transgression flandrienne dont il devient un spécialiste reconnu. Son grand apport à l'archéologie nationale reste la découverte des sites à sel de la période préromaine qui permettent à la fois de cerner très exactement le contour des côtes lors du grand renflouement flandrien et de cerner une activité d'importance pour le pays charentais. Ses intérêts de recherche ne se limitent pourtant pas à cette spécialité archéologique. Sur 95 titres à sa bibliographie, 28 traitent des variations du littoral, 19 de relevés de fouilles (protohistoire et gallo-romain, avec en exergue les sites de Muron, Port-des-Barques, la villa de Pépiron à Saint-Just, le Châtelet de Saint-Agnant...), 12 de l'histoire de Rochefort (dont son maître-livre La Naissance de Rochefort sous Louis XIV 1666-1715, CALCR, Rochefort, 1985), et 36 de sujets historiques divers, fortement marqués par l'histoire rurale de l'Ancien Régime et son attrait incontestable pour son village de Thairé. En dehors de ses recherches personnelles, il se révèle un des personnages-clefs du monde associatif de l'érudition charentaise : avec son gendre Robert Fontaine et à la suite de l'association de Connaissance du monde animée par Robert Bruneteau, il est celui qui ressuscite la Société de géographie de Rochefort en 1949, lance son bulletin Roccafortis, essentiellement consacré à l'archéologie, et crée son musée dit de la Vieille Paroisse, pour le centenaire de la société en 1979. Il participe également à la création de la SEFCO en 1962 et réussit en 1974 à fédérer autour de lui l'idée d'une société savante départementale en créant et en devenant le premier président de la Fédération des sociétés savantes de Charente-Maritime; l'organe continue de publier depuis 1975 un numéro annuel de la Revue de la Saintonge et de l'Aunis, sans toutefois être parvenu à surmonter les particularismes de clocher qui caractérisent les structures de l'érudition en Charente-Maritime. Il fut aussi membre de l'Académie de Saintonge. Membre de l'Académie de 1982 à 1995.