Nom : de Chasseloup-Laubat
Prénom : François
Membre depuis : 1957-1969
Homme de lettres (Paris 1904 - Marennes 1968). D'une famille marennaise qui s'est distinguée à la fois dans l'exploration des terres lointaines et la politique, il se montre d'abord un sportif de niveau olympique dans la spécialité du 100 mètres (dont il devient recordman de France) et du 400 mètres en relais. Il voyage ensuite en Asie et en Afrique; chaque fois, il rapporte de ses explorations de précieuses observations, tant dans le domaine de la micro-zoologie que dans celui de l'archéologie. Par exemple, il est le découvreur de cinq espèces encore inconnues de moustiques, autour du lac Tchad, ce qui lui vaut la médaille d'honneur de l'Institut Pasteur. Néanmoins, il reste surtout célèbre pour ses recherches sur l'art rupestre saharien dont il est le propagandiste attitré avec ses comptes rendus d'expéditions à partir de Tamanrasset en compagnie de Frison-Roche (Art rupestre au Hoggar, Haut Mertoutek, Plon, 1938) et ses confrontations amicales demeurées dans les mémoires avec le père Teilhard de Chardin. La guerre venant, il s'installe définitivement à Marennes, au château familial de la Gataudière à qui il donne une nouvelle impulsion grâce à l'élevage de chevaux. D poursuit dès lors ses recherches historiques en les rapprochant de la Saintonge : c'est d'abord l'étude de référence sur son ancêtre, le découvreur de l'hévéa, François Fresneau seigneur de La Gataudiére père du caoutchouc (Pion, 1942); ensuite, jusque dans les années 1960, c'est une série d'articles savants sur Brouage ou la Saintonge romane dont il commence un relevé photographique exhaustif destiné à compléter le travail autrefois réalisé par Ludovic Julien-Laferrière (voir Réflexions sur la Saintonge romane, Foucher, 1961). Cet intérêt profond pour la région se manifeste dans son long mandat de maire adjoint de Marennes; la ville lui doit une série de fondations dans le domaine social ainsi que son jumelage avec le port ostréicole anglais de Brightlinsea. Mais c'est surtout avec l'Académie de Saintonge qu'il va démontrer son sens aigu de la projection. Membre fondateur de la compagnie en 1957, il en devient le directeur en 1963. Jusque-là, l'Académie se cherche, hésitant entre plusieurs voies, celle de la xième conférence mondaine ou celle de la xième société savante. François de Chasseloup-Laubat la positionne comme le jury culturel par excellence du pays charentais, ce qu'elle demeure avec succès, et lui donne les moyens de sa vocation en instituant le système des prix fondés grâce à des appuis privés et publics. Le prix Prince Murat de Chasseloup-Laubat est ainsi le premier et le plus durable d'une longue série de prix distribués depuis par l'Académie de Saintonge.
Membre de l'Académie de sa fondation à 1969.