Julien Masmondet pour le Festival Musiques au pays de Pierre Loti
Rapport Alain Quella-Villéger
La famille de Julien Masmondet est, depuis plusieurs générations, oléronnaise. Enfant, à Saint-Pierre d’Oléron, il passait souvent devant le mur interdit de la Maison des Aïeules où Pierre Loti est inhumé. Je le soupçonne d’avoir créé le festival Musiques au pays de Pierre Loti rien que pour l’exclusif et égoïste privilège de pouvoir s’y rendre une fois l’an, en pèlerinage ! Pierre Loti, qui était musicien dans l’âme et excellent praticien, ne saurait en vouloir à ce jeune homme trentenaire, chef d’orchestre déjà très remarqué, grand amateur de lectures-concerts et soucieux notamment de faire redécouvrir des musiciens français peu en vogue. Certains qui s’appellent Ropartz ou Pierné ont mis en musique des œuvres de Loti, d’autres qui s’appellent Félicien David ou Meyerbeer étaient joués par lui au piano, quelques-uns même furent ses amis parmi lesquels Reynaldo Hahn. Depuis 2005, entre Aix et Oléron, entre Rochefort et La Rochelle, Julien Masmondet réunit donc cette tribu informelle de compositeurs et quelques-uns de leurs contemporains, avec surtout leurs interprètes, pour le plaisir des adultes et l’éducation des plus jeunes. C’est d’ailleurs cette action de pédagogue, en même temps bien sûr que ses talents d’artiste à la tête notamment de l’ensemble symphonique « Roccafortis » et de directeur artistique audacieux, que nous avons voulu saluer par un prix de l’Académie de Saintonge. Ce prix, dois-je le préciser, vaut pour tous comme une invitation à aller découvrir, du 30 mai au 6 juin prochains, le septième festival des « Musiques au pays de Pierre Loti » : sept ans, l’âge de raison pour un événement désormais labellisé « d’intérêt régional » ; l’âge aussi de projets déraisonnables, par exemple jouer dans les prochaines années Madame Chrysanthème ou L’Ile du rêve. Félicitations !