Jean-Marc Chailloleau pour ses récits-spectacles et le Théâtre d’ardoise

Jean-Marc Chailloleau pour ses récits-spectacles et le Théâtre d’ardoise

jean-marc-chailloleauRapport de Pierre Dumousseau

Jean-Marc Chailloleau est homme à multiples casquettes. Il est né coiffé de la casquette d’ostréiculteur de ses père et grand-père. Il assume toujours à plein temps sa profession d’éleveur, de promoteur et de commerçant de l’huitre oléro-marennaise. Pour mieux faire connaitre son mêtier, il a créé un journal dont il reste le premier éditorialiste et rédacteur en chef: « Le petit journal de la belle d’Oléron ». D’Octobre aux fêtes de fin d’année, il n’hésite pas à monter à la capitale pour approvisionner les meilleures tables parisiennes.
Titillé par l’envie de conter et de faire partager cette expérience héréditaire, Jean-Marc choisit, à partir de 1997, de « chausser » une autre casquette: celle d’artiste-conteur. Il créé alors, pour le festival du Château d’Oléron, un premier spectacle intitulé « Calcul de terrain ». Le savoureux parler saintongeais qu’il manipule avec aisance lui permet de donner plein épanouissement à son humour et sa faconde. Un deuxième spectacle voit alors le jour: le célèbrissime « La vase monte », présenté sur de nombreuses scènes en Charentes-Poitou et jusqu’en région parisienne. Le succès aidant et les contacts se multipliant, Jean-Marc va cumuler deux autres casquettes: celles de bâtisseur et d’organisateur au coeur de son Chenal d’Arceau. Avec la seule aide de son ouvrier ostréicole, et sans aucune subvention, il va creuser des bassins, récupérer la terre, élever une butte, y façonner des gradins maintenus par des collecteurs en ardoise… pour aboutir à un « théâtre d’ardoise » de 400 places digne des amphithéâtres de la Gaule romaine. Le théâtre évolue et se perfectionne année après année. La programmation s’étoffe et se professionnalise (Jacques Bonnafé, J.J. Vanier, Gérard Pierron, le Quator Epsilon, pour citer quelques têtes d’affiche de l’été 2010). Madeleine La Bruyère qui a tant aimé décrire les vies artisanales et parfois aventureuses serait sans aucun doute ravie de voir que l’amour du mêtier bien accompli n’empêche pas la rêverie et l’échafaudage de projets romantiques et fous qui aboutissent toujours quand une foi et un idéal les soutiennent. Je suis particulièrement heureux de remettre ce prix Madeleine La Bruyère à Jean-Marc Chailloleau aujourd’hui.

Jean-Marc Chailloleau

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