Jean-Daniel Verhaeghe pour son livre Le jeu de l’absence, éditions Arléa, et l’ensemble de son œuvre
Rapport de Marie-Dominique Montel
Jean-Daniel Verhaeghe
Jean-Daniel Verhaeghe mène une existence romanesque, entendez par là qu’il vit entouré de héros de romans. Si vous plissez un peu les yeux, vous les apercevrez peut-être avec leur grâce et leurs costumes, leur allure résolue ou hésitante, se pressant autour de lui dans un froufrou de personnalités. Regardez encore mieux, vous allez les reconnaitre : vous les avez vus sur vos écrans car Jean-Daniel Verhaeghe est un grand et prolifique créateur de films pour la télévision française.
Réalisateur donc, mais aussi écrivain. C’est son deuxième roman, Le jeu de l’absence que couronne aujourd’hui le grand prix de l’Académie de Saintonge. Car, une analyse pointue de sa biographie a permis de l’établir, Jean-Daniel a épousé une femme de talents. Entendez par là qu’autour d’elle les talents se multiplient. Il était déjà cinéaste, il est devenu romancier. Et comme elle avait un fort tropisme charentais avec des ports d’attache à Royan, à Fouras et à l’Abbaye aux dames, il a créé des personnages dont les tempéraments se révèlent chez nous, au contact de quelques charentais réels ou imaginaires.
Le jeu de l’absence est l’histoire de deux amoureux qui décident de se séparer pour mieux se retrouver. Elle s’installe à Rochefort afin d’effectuer des recherches sur Pierre Loti. Il est censé l’attendre à Paris. Tiendront-ils leur pari romantique, de rester plusieurs mois sans se voir et d’accroitre ainsi l’intensité de leurs retrouvailles ? Sur ce canevas, Jean-Daniel Verhaeghe construit un suspense qui vous tient en haleine jusqu’à la dernière ligne. C’est ce qu’on appelle la tension narrative et c’est sa spécialité, dans ses livres comme dans ses films.
A la télévision, Jean-Daniel Verhaeghe est célèbre pour ses adaptations des grandes œuvres de la littérature sur France 2 et France 3: Bouvard et Pécuchet, Le Rouge et le Noir, Sans famille, Les Thibault, Le clan des Pasquier, Le Père Goriot. Son plus grand succès est sans doute La Controverse de Valladolid, saluée unanimement par la critique. Il a aussi porté à l’écran plusieurs nouvelles de Maupassant pour France 2. Il a raconté la vie de Jean Jaurès, de Robert Badinter, de George Sand et… de Pablo Picasso. Un film intitulé La femme qui pleure au chapeau rouge pour lequel il a reconstitué l’atmosphère du Royan qu’a connu Picasso.