Roland Fauconnier pour « Henri  Fauconnier conquêtes et renoncement »

Roland Fauconnier pour « Henri Fauconnier conquêtes et renoncement »

Prix de la Haute Saintonge

Roland Fauconnier pour Henri  Fauconnier conquêtes et renoncement, éd. du Pacifique

Rapport : Alain Braastad

51axYn07G2L._SY344_BO1,204,203,200_Nous avons tous entendu parler d’Henri Fauconnier, originaire de Barbezieux, prix Goncourt pour son livre Malaisie publié chez Stock en 1930. Bestseller de l’époque et dont les rééditions dans de multiples langues se sont succédées jusqu’à nos jours. Mais le connaissions-nous ? Estime, connaissance et admiration du peuple malais, civilisation dont il apprend la langue, ce qui était une attitude inédite surtout dans ce monde dur de planteurs coloniaux expatriés. De formidables descriptions d’une jungle encore naturelle, une forêt vierge magnifique, un paradis. Ces descriptions aussi sont alors nouvelles dans la littérature française.

Ce livre du fils, fin psychologue, grâce à une abondante et stupéfiante collection de lettres familiales (4000 lettres analysées et étudiées depuis dix ans), nous introduit dans la vie quotidienne pleine d’affection et de force mais aussi de contradictions (les renoncements) de son père.
– Une enfance heureuse, une mère possessive avec une forte morale, ambitieuse pour ses enfants, mais tempéré par une fratrie, une bande nombreuse qu’Henri, l’ainé, mène tambour battant,
– Puis sa fuite de l’étreinte familiale licence en droit en poche, son voyage en Extrême Orient, sa vie de planteur en Malaisie, la guerre de 14/18, mais écrire est sa passion, son obsession. Pourtant, après Malaisie, le Goncourt et un second recueil,  il y a toujours une urgence qui dérange l’artiste et relègue son écriture à plus tard.

Le livre nous promène dans le groupe dit de Barbezieux avec sa sœur Geneviève, elle aura le prix Femina 1933 pour Claude, son ami Jacques Boutelleau dit Chardonne (grand prix de l’Académie Française pour Claire en 1932), et l’annexe jarnacaise avec Germaine Boutelleau sa sœur ainée, traductrice de grands romans anglais et américains, épouse de Jacques Delamain (Pourquoi les oiseaux chantent couronné par l’Académie Française en 1928), Maurice Delamain l’ami aux Editions Stock. D’où vient ce gène, cette atmosphère qui  produit, façonne à un moment donné dans un lieu et un milieu déterminé cette éclosion de passionnés d’écriture ?

Roland a eu raison de nous faire revivre ce père. C’est une histoire vraie, tirée de vraies lettres, ponctuée d’émotion, d’humeur, de bonheur, de chagrin, de foi, d’espoirs déçus et une introduction à la (re)lecture de Malaisie.

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