Jean-Louis Berthet pour « Émile Gaboriau, le père du roman policier »
Prix de la Haute-Saintonge
Jean-Louis Berthet pour « Émile Gaboriau, le père du roman policier » Ed Croît vif
Rapport : Nicole Bertin
S’il est un homme qui conjugue plusieurs cordes à son arc, c’est bien Jean-Louis Berthet. Membre de cabinets ministériels, magistrat à la Cour des Comptes, vice-président du Conseil général des Yvelines (sans oublier un mandat à Lignières Sonneville en Charente) et maintenant écrivain.
Esprit ouvert, fidèle à lui-même, cet observateur avisé a écrit de nombreux ouvrages (dont Les naufragés de Géricault) et la Charente est pour lui source d’inspiration. C’est tout naturellement que le père du roman policier, Émile Gaboriau, l’a inspiré. Il vient de lui consacrer une biographie parue aux éditions du Croît Vif.
Qu’apporte ce livre par rapport à l’épais ouvrage de Roger Bonniot qui fut lui-même académicien de Saintonge ? « J’espère qu’il apporte la légèreté, M. Bonniot était un chercheur consciencieux, intelligent et infatigable, d’une immense érudition. N’ayant pas ses qualités, j’ai voulu simplement redonner vie à un oublié de l’histoire. Émile Gaboriau, c’est la bohème à Paris, le journalisme qui se développe sous la censure et le roman policier qui pointe le nez. » explique-t-il.
Émile Gaboriau est le premier à avoir consacré tout un roman (et même cinq romans de 1865 à 1869), à raconter l’enquête policière et l’instruction judiciaire menées pour élucider un crime. Il a décrit les méthodes de la police et des détectives privés. Il a le premier fixé la règle qui est d’égarer le lecteur pour mieux le surprendre par la découverte de la vérité dans les dernières pages. Rappelons qu’Émile Gaboriau avait d’étroits rapports avec la ville de Jonzac où il est enterré. Il en avait fait le décor de son dernier roman, La corde au cou. L’Académie de Saintonge est heureuse de récompenser ce livre qui devrait être suivi d’une autre biographie consacrée à Jules Dufaure, né à Saujon, plusieurs fois ministre, de la Monarchie de Juillet, à la Troisième République…