Matthieu Garrigou-Lagrange, pour son émission « La compagnie des auteurs » sur France Culture
Prix Madeleine La Bruyère
Matthieu Garrigou-Lagrange, pour l’émission La compagnie des auteurs sur France Culture
Rapport : Marie-Dominique Montel
Pour la plupart d’entre nous, Matthieu Garrigou-Lagrange est une voix. La voix amie qui nous invite à passer l’après-midi sur France culture dans La compagnie des auteurs. C’est le joli titre de l’émission où un grand écrivain français ou étranger, de ce siècle ou d’un autre, est analysé, examiné, raconté par ses collègues, les écrivains d’aujourd’hui. Le talent de Matthieu Garrigou-Lagrange est de nous donner ainsi le sentiment de passer vraiment une semaine « en compagnie » d’Hemingway, Colette, Casanova, Simenon ou Balzac. Grâce à des interlocuteurs, chaque jour différents, qui nous parlent chacun à sa façon du même personnage, comme d’un ami commun, il nous donne envie de lire ou de relire cet auteur auquel, au fil de la semaine, nous aussi nous nous sommes attachés.
J’ai cité Simenon car c’est dans l’émission qui lui était consacrée que le discret Matthieu Garrigou-Lagrange a jeté le masque. Pierre Assouline, biographe de Simenon, parlait des séjours de l’écrivain à La Rochelle et a dit : « Il prenait la rue des Merciers à gauche » et Matthieu Garrigou-Lagrange l’a repris « vous voulez dire sur la droite ». Assouline a ri en demandant : « Est-ce le Rochelais qui parle ? » et la conversation a dérapé en beauté, mélangeant les souvenirs de Simenon et ceux du présentateur qui a grandi à La Rochelle, au milieu des livres, et qui revient chaque été dans sa maison familiale de Charente Maritime… Et je gagerais que c’est toujours au milieu des livres auxquels il porte un amour communicatif.