Bernard de Maisonneuve, pour le livre « Pierre Garcie : le grand routier et les Rôles d’Oléron au XVe s. »
Prix de l’agglomération Royan-Atlantique
Bernard de Maisonneuve, pour le livre Pierre Garcie dit Ferrande : le grand routier et les Rôles d’Oléron au XVe s. (Saint-Gilles-Croix-de-Vie, CRHIP, 2016, préface de François Bellec)
Rapport : Jacques Bouineau
« Si tu veux aller trouver l’extrême entrée des Ânes, va au nord de la Tour de Cordouan… Pour savoir quand tu seras au bout des Ânes et que tu seras dans le bon chenal, il faut que tu places la plus grosse dune de sable qui soit en la pointe de l’Anse de la Coubre sur celles qui sont au sud-est [Terre-Nègre, vers Saint-Palais] et le reste sur est nord-est… Du bout de l’Anse, côté mer, à Royan, il y a… quatre lieues jusqu’aux dunes de sable [de Saint-Palais] et trois lieues jusqu’à Royan. ». Les Ânes ? Un banc de sable à l’embouchure de la Gironde, au sud-ouest du banc de la Mauvaise, vers Bonne Anse. On dit qu’il avait vaguement la forme d’un âne, mais on raconte également que le grondement des flots qui s’y brisaient pouvait faire penser au braiement de l’animal.
En tout cas, pour qu’un pilote de navire ne se comportât pas comme un âne en échouant son bateau dans une zone périlleuse, une seule solution pour lui consistait à s’y aventurer avec le Routier de la mer de Pierre Garcie, dit Ferrande, pour « aller fermement » comme le lui enjoint l’auteur de ce guide de voyage maritime du tournant du XVIe s., que Bernard de Maisonneuve nous restitue dans toute sa fraîcheur. C’est donc avec plaisir qu’en tant qu’académicien de Saintonge historien du droit, je prends la suite d’Henri Legohérel, historien du droit président de l’Académie de Marine, pour louer un travail qui est aujourd’hui couronné par le prix Royan Atlantique.