Christian Thomas, pour le parc du château de Beaulon à Saint-Dizant-du-Gua
Prix de la Haute-Saintonge
Christian Thomas, pour le parc du château de Beaulon à Saint-Dizant-du-Gua
Rapport : Marc Seguin
Il existe des Trésors de Saintonge, et plus particulièrement de Haute-Saintonge, laquelle, comme chacun sait, en est la plus belle partie. Nous n’en retiendrons aujourd’hui que Beaulon, un site enchanteur si bien mis en valeur qu’il est sans doute le plus beau de Haute-Saintonge.
Le 4 mars 1503, une transaction termine un procès confus entre les Belleville, seigneurs de Cosnac, et Me Pierre Beaulon, procureur au parlement de Bordeaux, époux de Françoise Tartarin. Les seconds reçoivent une partie de Saint-Dizant-du-Gua avec la permission de « faire bastir où bon leur semble – peut-être sur un site déjà occupé – une maison noble deffensable » sans pont-levis. S’ajoute le « droit de garenne, fuye et estang ». Les Beaulon sont gens de loi, bientôt magistrats à l’Ombrière, qui, comme leurs semblables, bénéficient alors d’une ascension sociale fulgurante, bousculant l’ancienne noblesse de sang à laquelle ils s’allient et qu’ils évincent. Ils sont travailleurs, cultivés, et de plus en plus riches, très portés aussi sur les querelles familiales. Ils ont voulu ce château qui marie le gothique flamboyant aux grâces de la Renaissance. Depuis ce temps, les lieux ont connu des fortunes diverses. En 1864, Rainguet se désolait de « l’état de dégradation et de ruine » du château « confié à des fermiers ». En 1961, Charles Connoué, qui fut un des fondateurs de cette Académie, se réjouissait au contraire : « dans le très beau site du parc… jaillissent les « Fonts bleues », belles fontaines aux eaux profondes. Les eaux de ces magnifiques sources sont, par endroits, d’un bleu splendide » comme le « Bouille-Bleu » de la Roche Courbon. Venez à Beaulon ; vous serez émerveillés, vous n’oublierez ni la beauté de l’architecture, ni le charme des « Fontaines bleues », ni le sourire de ceux qui sauront vous accueillir.