Hervé Le Treut pour climatologue, pour l’ensemble de ses travaux
Rapport d’Alain Quella-Villéger
Loin de restreindre ses préoccupations à l’érudition régionale la plus pointue, l’Académie de Saintonge ne cesse d’ouvrir son exigence vers des sujets fort amples, des temps paléontologiques aux innovations technologiques. Avec notre grand lauréat d’aujourd’hui, c’est l’ampleur mondiale des phénomènes atmosphériques et le danger de l’effet de serre qu’elle prend en compte.
En effet, popularisé non seulement par ses interviews fréquentes dans les medias nationaux, mais aussi par une bande dessinée de grande qualité (Saison brune, 2012), Hervé Le Treut, chercheur au CNRS détaché à l’Université Pierre-et-Marie-Curie et contributeur des travaux du GIEC, s’est imposé comme l’un des meilleurs spécialistes des questions climatiques, directeur notamment en 2013 dans ouvrage collectif sur Les Impacts du changement climatique en Aquitaine dont la proximité géographique nous concerne directement.
Charentais d’origine par des attaches à la fois rochelaises et angoumoisines, Hervé Le Treut a notamment passé cinq années dans les écoles primaire et secondaire de Rochefort, où son père exerçait comme chef de service de l’hôpital maritime. Si ses vies professionnelle et familiale l’ont conduit à sillonner le monde, de l’Inde à Ushuaïa, Hervé Le Treut revendique son attachement à ce coin de terre… et de climat !
Même si des récompenses universitaires prestigieuses ont déjà jalonné son curriculum scientifique, l’Académie de Saintonge a voulu le distinguer comme Grand Prix 2014, non sans qu’il veuille bien auparavant répondre à une question, inspirée par un commentaire de Pierre Loti (alors qu’il était à Pékin, en 1901) : « quel climat paradisiaque, celui de chez nous ! » Est-ce parce qu’il a vécu sous ce climat « paradisiaque » que Hervé Le Treut est devenu un éminent climatologue ?!!