Gérard Jouannet pour ses vingt ans de présidence du Groupe de recherches et d’études historiques de la Charente saintongeaise
Rapport de Marc Seguin
Gérard Jouannet, vingt années pour un homme, voilà une longue période, pourtant si vite écoulée! Mais vingt années pour une société savante à vocation historique, vouée par définition à l’éternité, c’est un brillant début, une évidente réussite, un rayonnement confirmé, et pour son président-fondateur, beaucoup de travail, de soucis et de grandes satisfactions aussi. Le GREH, «Groupe de recherches et d’études historiques de la Charente saintongeaise», que vous avez installé et animé vient de dépasser ces vingts ans et son rayonnement se confirme chaque jour; voilà pourquoi l’Académie de Saintonge vous attribue son prix Samuel Champlain. Dans son avant-propos du n° 17 des Annales du GREH, Charles Rullier, votre successeur, vous rend hommage et nous apprend que vous avez souhaité prendre du recul pour consacrer plus de temps encore à la recherche. Assurer en même temps ses fonctions d’enseignant et la direction d’une association de plus de trois cents membres, ce n’est en effet pas le meilleur moyen de s’assurer une existence paisible. Sous votre impulsion, le GREH s’est donné pour objectif d’étudier l’histoire de cette Charente saintongeaise, partie orientale de l’ancien diocèse de Saintes rattachée à l’Angoumois et au parlement de Paris, une région qui, vous l’avez montré, a été profondément marquée, comme toute la Saintonge occidentale, par ce protestantisme qu’on évoque si souvent cette année commémorative de l’Édit de Nantes. S’attachant à l’étude de ce passé et de cette identité, toute une équipe a oeuvré dans les archives et sur le terrain, organisant conférences, sorties, débats et colloques.
Qu’il me soit permis à ce propos de rappeler la parfaite réussite du colloque de 1994 sur le quatrième centenaire de la naissance de François let, auquel j’ai eu le privilège de participer. J’ai le souvenir d’avoir évoqué les tares de l’Église saintongeaise des débuts du XVIe siècle et d’avoir vu au premier rang une auditrice, visiblement scandalisée, agiter un parapluie menaçant! Il ne s’est rien passé de plus; le président du GREH n’a pas eu à intervenir, mais j’ai compris à son sourire malicieux qu’il n’aurait pas été fâché de voir un peu d’animation s’ajouter à nos débats austères. Cette commémoration a été l’occasion d’un François Ier, du château de Cognac au trône de France dont les mérites ne sont plus à vanter et qui est devenu une référence. Au cours de ces vingt années, le GREH a beaucoup publié, en particulier ses Annales. Charles Rullier écrit: «En feuilletant les anciens numéros des Annales, je mesure l’effort accompli pour notre mémoire collective. Publier, n’est-ce pas la base de notre association?» Personnellement, je n’oublierai pas non plus la maîtrise et la courtoisie avec laquelle vous avez assuré la direction de l’ouvrage collectif, Charente, fleuve et symbole, que notre directeur n’a pas oublié, j’en suis persuadé. C’est dire, trop vite, combien l’attribution de ce prix Samuel Champlain est justifiée; je ne manquerai pour terminer d’évoquer les liens d’amitié qui nous lient tous à celui qui l’a fondé, Jean Glénisson, naguère directeur de cette compagnie. Je souhaite aussi associer à ce prix votre épouse dont le travail et le soutien ont été pour beaucoup dans cette réussite.