Jacques Gaillard (J) pour l’ensemble de son oeuvre artistique et archéologique
Présentation Marc Seguin
Jacques, il faut bien deux membres de notre Académie pour mettre en lumière tes multiples activités. C’est plutôt comme ami de très vieille date – beaucoup plus de trente ans – depuis l’enfance et l’école, que je m’exprime d’abord. Pouvions-nous imaginer cette cérémonie au temps heureux où nous nous autorisions de longs détours en vélo sur le chemin des écoliers qui nous conduisait du cours complémentaire jusque chez toi, à Clion ? Oubliant volontairement à cause de mon incompétence tes succès dans le domaine artistique, je me souviens des débuts de l’Association archéologique et historique jonzacaise que tu as su animer avec tant d’efficacité, les heures passées à pousser la brouette sur le chantier des fours gallo-romains de Soubran ou à manier la pioche dans la tour de Chez Phelippeau, sans négliger nos fructueuses recherches communes dans les minutes des notaires. Oui, Jacques, tu as beaucoup travaillé et beaucoup trouvé et tu continues avec une ardeur toujours égale sur des pistes nouvelles, chez les carriers par exemple. Avant de passer la parole à Jacques Dassié, plus expert que moi en archéologie, je voudrais rappeler l’affection que te portait ton grand-père paternel dont tu as évoqué le souvenir dans La Bouchée du roi ; ne s’exclamait-il pas en te regardant avec fierté : « Vous voyez que d’un vieux cep, il peut sortir une belle pousse !»
Présentation Jacques Dassié
Paul Tonnellier était curé de Saint-André-de-Lidon et spécialiste de l’art roman, mais aussi l’un des pères fondateurs de cette Académie, dont il fut le premier directeur. Ce prix ne pouvait mieux tomber qu’avec Jacques Gaillard, pour l’ensemble de ses travaux, dont l’archéologie constitue un volet important.
Jacques Gaillard a vu sa carrière archéologique jalonnée de quelques grandes étapes. En 1967, il est secrétaire de la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente Maritime. En 1969, il est l’un des fondateurs de l’Association archéologique et historique de Jonzac (A.A.H.J.). En 1974, il effectue un sondage sur le camp néolithique de la Coterelle, à Saint-Germain-de-Lusignan.
(photo n°1) Reconstitution du rempart
(photo n°2) Fouilles de l’A.A.H.J. La Coterelle, camp néolithique
(photo n°3) Découverte : J. Dassié,1972. J. Gaillard étudiant la coupe des grands fossés du camp.
(photo n°4) Jacques Gaillard, archéologue.
En 1976, il réussit sa maîtrise d’archéologie soutenue à la faculté de Poitiers. Au total, il a réalisé plus d’une trentaine de sondages archéologiques entraînant une cinquantaine de publications, de rapports et de conférences… Et si nous avons choisi le site néolithique de la Coterelle pour illustrer cette page, ce n’est point dû au hasard : il a été sondé par Jacques Gaillard, comme une bonne dizaine d’autres parmi nos découvertes de la région de Jonzac. Depuis plusieurs années, Jacques Gaillard a entrepris une vaste étude sur les carrières antiques et vient de publier Les Derniers Carriers traditionnels du val de Charente, texte basé sur l’analyse scientifique des carrières de Thénac. Il travaille en étroite collaboration avec les universités et nous sommes certains qu’à terme ses travaux permettront de répondre aux questions des archéologues : « Mais d’où vient cette pierre de Saintonge ? »
Voila un bref raccourci de la partie archéologique de la carrière d’un homme curieux de tout, d’un animateur, d’un formateur, d’un découvreur et d’un artiste ! Mais ceci est une autre histoire… Bravo et merci, Jacques Gaillard !