Jean-Jacques Millet pour son oeuvre picturale
Certains disent que si on retire l’air du ciel, les oiseaux tombent. Heureusement, ne connaissant pas Jean-Jacques Millet, ils ne viennent pas lui pomper l’air ! Car l’air de Jean-Jacques Millet, c’est le grand air marin qui court sur des ciels immenses. On y entend le cri des mouettes. La maison du peintre annonce tout de suite la couleur. Les volets sont du bleu des mers du sud. Avant d’avoir mis là son sac à terre, vieux matelot, il a débuté comme pompon rouge dans la Royale, puis marin au commerce, il a bourlingué des années entre calmasses des tropiques et froides colères atlantiques. Comme dans la chanson, il est allé à Valparaiso.
Il en est revenu peintre d’aventures, avec des océans plein la tête. Son dessin, à la précision élégante, raconte ses songes. Les vagues éclaboussent leurs bleus sur les jaunes éclatants des plages, les rouges et les noirs de ses cargos illuminent la grisaille des ports de commerce. Il est de ces peintres indispensables. Le format n’existe pas. Même enfermé dans la plus petite toile, le motif s’en moque, il envahit tout l’espace, il est l’espace. L’atelier de Jean-Jacques Millet sent la mer. On y respire à pleins poumons, on en prend plein la gueule. Prenez le large, allez-y voir, c’est à Champagolles… « L’aventure est dans l’homme, elle est illimitée », disait MacOrlan. Merci à Jean-Jacques Millet de nous le rappeler.