Michel Garnier pour l’ensemble de son œuvre
Rapport de François Julien-Labruyère
Comment un ingénieur des travaux publics devient-il un des meilleurs servants de l’identité saintaise ? Il est des mystères qu’il faut accepter comme ils sont, à la fois évidents dans leur résultat et irrévélés dans leur longue élaboration, car avant même de réussir l’école des Travaux publics, dès l’âge de quatorze ans, vous vous passionniez déjà pour la photo. À partir du moment où vous ouvrez à Saintes votre studio de photographe, vous ne vous contentez pas comme vos confrères de portraits de mariage, vous partez en quête d’instantanés qui au total construisent un sentiment d’identité locale. Vous ne ratez jamais les événements marquants qui font l’histoire de la ville, notamment son festival de musique ; à travers vos portraits de musiciens, on comprend que vous êtes fasciné par ces soirées d’été à l’abbaye aux Dames ; ce reportage qui dure depuis près de vingt ans constitue une des meilleures mémoires de la ville. Vos photos font régulièrement l’objet d’expositions et depuis quelques années sont reproduites dans des livres qui illustrent très joliment vos passions pour la musique et pour les paysages de la région. En ce sens, vous êtes en train de bâtir quelque chose d’important pour la région parce qu’il s’agit à la fois d’un témoignage d’aujourd’hui et de l’expression d’une belle sensibilité. Je suis très heureux de vous remettre ce prix de l’Académie de Saintonge pour ce « work in progress », car il correspond exactement à ce que Madeleine La Bruyère pratiquait dans son œuvre, une création continue d’attachement à la Saintonge. Elle avec ses mots, vous avec vos images…