Catherine Lépront pour Esther Mésopotamie et pour l’ensemble de son œuvre
Rapport de Marie-Dominique Montel
Catherine Lépront est une charentaise de coeur, elle a vécu de longues années dans nos parages, dans une vie antérieure. Elle était infirmière et sillonnait la campagne comme elle le raconte elle même dans un livre absolument magnifique qui s’appelle Les gens du monde où elle décrit avec ces qualités d’amitié et d’humour qui sont les siennes les «gens » qu’elle croise dans la journée. Elle pose sur eux un regard attentif, et une oreille attentive pour transcrire les rythmes des phrases et des existences, avec un mélange d’affection et d’une ironie parfois féroce. La vie n’est pas facile dans les romans de Catherine Lépront mais il y a beaucoup de personnages qui valent le coup qu’on les rencontre. Et qu’on n’oublie plus après. Si vous ne l’avez pas lu et si vous voulez vous faire à vous même un cadeau qui vous rendra heureux pendant des heures, il faut vous acheter les gens du monde ou vous le faire offrir.
Catherine Lépront est une grande dame de la littérature française le livre que nous couronnons aujourd’hui Esther Mésopotamie est son 27e ouvrage. Il y est question d’affection, de voyage, de rencontres, de compréhension et d’incompréhension. La Mésopotamie du titre nous le dit : on y parle d’archéologie, (un thème qui ravira une partie de l’assistance) mais surtout des relations entre trois personnes dans un immeuble qui est leur univers. Ajoutons que Catherine Lépront n’est pas née en Charentes mais qu’elle elle est née à la littérature en Charentes puisque c’est ici qu’elle a publié ses premiers livres. Elle est aussi musicienne, et faute de pouvoir tous les citer, à vous lecteurs de Saintes, je conseillerai encore un livre musical qui est l’un de mes préférés, c’est Le café Zimmermann, un roman qui se passe dans une ville où se tient un grand festival de musique classique. Catherine Lépront a la dent dure et l’imagination tendre, et elle sait nous communiquer quelque chose de très rare : quand on la lit on a l’impression d’avoir comme elle l’oeil qui pétille.
Catherine Lépront, nous sommes très heureux et très flattés de vous accueillir et de vous remettre ce grand prix de l’Académie de Saintonge.