Jean-Bernard Papi pour « Balades insolites »
Comme on ne lui a offert que peu de pages, ce livre va vite et Christine Massonnet lui court après, sautillant de village en village en fraiches aquarelles primesautières. Elle tente bien, à quelques reprises de nous assombrir par un ciel d’orage. Mais ce n’est guère terrifiant : juste une jeune averse qui trépigne d’impatience. Le soleil cache un petit sourire compréhensif, se glisse derrière un nuage pour lui laisser passer son caprice et revient sécher la haie qui s’ébroue.
Quel regret que soit si mince ce livre où Jean-Bernard Papi, avec un merveilleux bonheur d’écriture pourléché de sensibilité gourmande, nous invite à traverser ces Charentes où sommeillent les heures. Ce livre ne laisse pas assez de temps pour rebondir au caillou qu’il jette dans la fontaine, pour flâner dans ces petits potagers de poètes dont il sait ouvrir les portes, pour se glisser sur la pointe des pieds dans ces églises de villages usés où de sourdes orgues invisibles murmurent dans la pénombre, avant de trouver un temps qui nous est compté pour s’attarder au bistrot. Quand arriverons-nous ?
Question de la dernière page qui nous fit arriver trop vite, impatients que l’auteur nous ouvre bientôt une prochaine route.