Jean-Luc Labour pour le Musée bunker de La Rochelle
Rapport de Marie-Dominique Montel
Jusqu’ici, le musée Bunker de La Rochelle était un endroit presque secret que l’on visitait sur rendez-vous. Pendant la guerre, les officiers des sous-marins de la kriegsmarine, avaient réquisitionné l’hôtel des étrangers et construit dans les sous-sols, sous un plafond de 3,5 mètres de béton, un refuge de 300 m². Ils y descendaient en cas d’alerte et bientôt décidèrent d’y descendre régulièrement en le transformant en bar à bière, avec musique et plafonds peints rappelant les fonds de l’océan avec crabes, sirènes et filets de pêche. Les sous-mariniers étaient considérés comme des héros dans l’armée allemande, il faut dire que leurs missions étaient spécialement dangereuses et qu’ils y ont presque tous laissé leur peau. Du coup, ils avaient droit à quelques aménagements avec la discipline, comme par exemple la permission d’écouter de la musique swing américaine. En 1984, Jean-Luc Labour retrouva ce bunker où seules les peintures de plafonds avaient survécu. Peu à peu, comme un collectionner de timbres, dit-il, il commença à chercher les souvenirs des années 40-45 à La Rochelle, dans les ventes, les débarras, chez les particuliers. Transformant peu à peu en lieu de mémoire cet endroit étonnant qui rassemble aujourd’hui des dizaines de milliers de documents et d’objets rappelant le destin de la ville et de ses habitants durant la deuxième guerre. Cette année, le musée bunker va fermer ses portes… pour mieux les rouvrir au printemps comme un vrai musée accessible à tous dans le cadre de l’association des musées historiques de la guerre. Et Jean-Luc Labour qui refuse toujours le titre de spécialiste, a bien mérité le prix du Patrimoine que lui décerne l’Académie de Saintonge.