Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart pour Le Passage du nord-ouest, Le Sacrifice de Joseph-René Bellot à la recherche de sir John Franklin, éditions Georges Naef

Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart pour Le Passage du nord-ouest, Le Sacrifice de Joseph-René Bellot à la recherche de sir John Franklin, éditions Georges Naef

Nadine-et-Jean-Claude-Forestier-BlazartRapport d’Alain Quella-Villéger

Nadine et Jean-Claude Forestier-BlazartLe cimetière de Rochefort conserve une tombe sculptée étonnante : quatre ours blancs portent sur leurs épaules un canot renversé qui protège le gisant d’un homme. Il s’agit de Joseph-René Bellot. Ce lieutenant de vaisseau charentais partit à la recherche de l’explorateur britannique John Franklin, disparu en 1845 dans le grand nord canadien, et lui-même ne revint jamais, englouti dans les eaux polaires du canal de Wellington, le 18 août 1853, à vingt-sept ans.
Ces hommes écrivirent la grande aventure du « passage du nord-ouest », quête d’une route navigable entre Atlantique et Pacifique, et furent alors des héros nationaux. C’est à la fois cette épopée collective tragique et la figure emblématique de Bellot, dont la tombe n’est qu’un cénotaphe construit en 1862, qu’évoquent les auteurs aujourd’hui récompensés. Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart, photographes et réalisateurs de films documentaires, ont mené leurs pas, leur plume, leur tente, leur traineau, leur expertise sur les traces englacées de cet homme et de ses contemporains, aussi bien sur l’île Beechey que dans les archives britanniques et rochefortaises. Ils nous offrent plus qu’un « beau » livre, un maître-ouvrage richement illustré L’érudition et le sens du récit bercent entre romantisme des illusions savantes d’antan et le cannibalisme des faits authentiques, alliant les simples dessins de Bellot à l’histoire maritime et aux enjeux diplomatiques complexes. A travers Bellot, Nadine et Jean-Claude Forestier-Blazart, rendent hommage au grand silence blanc de l’univers polaire – pour reprendre le titre d’un roman de Louis-Frédéric Rouquette, en 1921 (Rouquette qui, dans les années 1880, passait ses vacances à Royan) – et, à ce titre, leur travail mérite amplement le prix Prix Jehan Delatour de Geay

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