Nadu Marsaudon pour son exposition au Musée de Royan
Marsaudon est innommable, non pas certes dans le sens « ignoble » ou « très mauvais » du Petit Robert, mais au sens didactique de « celui que l’on ne peut nommer ». De plus, il est introuvable. On le cherche au Thibet, au Shambala, il est à Saint-Palais ; on le croit chez Dali, Salvador, il est chez Breton, André ; on le dit au Yémen, en Inde, il est à Mortagne-sur-Gironde, avec ses amis Gitans, Touaregs, Navaros et autres Yacoutes, en compagnie de Corto, un lion familier ramené du Zoo de la Palmyre, où il a réalisé fresques et décors.
Marsaudon est un amalgame sans retour, une sorte de cadavre exquis vivant. Pourquoi diable me suis-je mêlé de présenter cet imprésentable, lequel en ce moment me murmure en moi-même : « Je t’avais bien dis que ce n’était pas une bonne idée de me donner ce Prix de l’Académie, maintenant débrouilles-toi avec ton discours ! Enfin, malgré tout, ce qui me plait, dans l’Académie, c’est qu’elle est de Saintonge, comme moi ! ».
Savez-vous que la Sainte Thérèse statufiée dans l’église Notre Dame, près du tombeau de Guillaume Gillet est de lui ? Comme les belles affiches, agréablement féminisées, dans les rues de Royan, à la gloire de parfums, de vêtements, de restaurants ou de boites de nuit célèbres ? C’est le côté « pop » du créateur, la façade publique qu’il s’est donnée pour vivre pleinement caché dans la nature de l’estuaire, au milieu des rêves surréalistes qu’il dessine, peint, sculpte, avec la modestie d’un grand maître toujours inquiet.
Une exposition rétrospective de son travail au musée de Royan, en 2012, fut une explosion de vérité même pour ceux qui s’imaginaient le bien connaitre. Tous étaient étonnés par l’ampleur protéiforme de l’œuvre présentée. Il encore temps de se procurer le catalogue de l’exposition, toujours en vente au musée.