Fabrice Rousselot, pour le site « Conversation France »
Prix de la Ville de Marennes
Fabrice Rousselot, pour le site « Conversation France »
Rapport : Jacques Bouineau
Fils d’ostréiculteur, né en 1964 à La Tremblade, marié à une Américaine et père de trois enfants, Fabrice Rousselot n’a jamais oublié sa patrie d’origine, ni ses racines, ni la marque de fabrique de l’estuaire de la Seudre : l’huître. Il fait d’abord des études au CELSA (Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées), c’est-à-dire en fait l’école des hautes études en sciences de l’information et de la communication (département de la faculté de lettres de Sorbonne Université, situé à Neuilly). Entré à Libération à l’âge de 23 ans au service international, il devient correspondant à New York, à Londres, puis directeur de la rédaction du journal. Il est par ailleurs auteur de deux ouvrages sur l’actualité internationale et d’un roman.
Il est aussi un énorme travailleur. Cette dernière qualité lui a permis de créer un journal électronique, The Conversation France, original dans sa conception, la diversité des sujets abordés et son intelligence portée sur le monde. Au départ un désir : placer l’expertise au cœur de l’information. D’où l’idée de faire appel à des universitaires, pour qu’ils viennent offrir leur regard, inciter au débat, lancer des débats. De l’autre côté de la terre, quelque chose pouvait ressembler à un modèle : en Australie, Andrew Jaspan avait lancé The Conversation. Et si les universitaires français acceptaient de jouer ce jeu-là ? Fabrice Rousselot a donc prospecté par sondages, réuni une équipe de journalistes expérimentés pour animer le site et veiller à sa qualité. The Conversation France était née. Sa lettre électronique peut tomber chaque matin sur vos écrans, et c’est un bonheur. Bientôt, elle s’appellera La Conversation et ce sera un plus grand bonheur encore.
Mais bien sûr, la presse papier vit toujours. Cela fait des lustres qu’elle s’adapte : tenez, à Libération, Fabrice Rousselot a même écrit un jour un article sur les ostréiculteurs et le rugby. Et puis, en 2007, pour les moins sportifs, il osait poser cette question essentielle – et y apporter réponse – dans les colonnes de Libération : « Comment peut-on ouvrir une huître sans finir sa journée aux urgences ? »