L’association « L’Écriture prend le large », pour l’organisation du Salon du livre de Thénac
Prix Louis Joanne
L’association « L’Écriture prend le large », pour l’organisation du Salon du livre de Thénac (Françoise Souan)
Rapport : Didier Colus
Nous vivons des temps difficiles. Temps où l’obscurantisme tend à empiéter sur les Lumières, temps de l’éphémère, du superficiel, de l’anecdotique. Temps de publicité, d’argent fou, d’ignorance érigée en vertu. Temps, que l’on croyait disparu à jamais, où la barbarie ronge comme une taupe les racines de l’humanisme. Dans ce contexte à peine noirci, les résistants ont beaucoup de mérite et plus encore d’utilité. Surtout lorsque, de simples résistants, ils deviennent des militants, ad majorem sapientiae gloriam.
Tel est le cas de la belle association L’Écriture prend le large, de Thénac. Rien ne lui échappe de ce qui constitue le domaine de l’écriture, de la création à la transmission, de la citoyenneté au partage. Car elle a compris depuis longtemps que l’accès à la lecture est un enjeu social essentiel, ce trésor qui offre à tous enrichissement de la réflexion, intelligence des idées et des choses, et finalement construction de soi.
Voilà un groupe de passionnés qui anime des ateliers d’écriture et de lecture dans les écoles et les quartiers difficiles ; qui invite auteurs et conteurs dans collèges et lycées ; qui force pacifiquement la porte des prisons et va jusqu’à proposer des lectures aux tout-petits et à leurs nounous… Qui, apothéose de l’année, organise un festival à la renommée désormais plus que régionale. Ici, au mois de mars, – quelle surprise pour Thénac, 1 800 habitants ! – l’on côtoie les plus grands noms et jusqu’au prix Nobel, avec cette ambition d’ouvrir le monde à la Saintonge et la Saintonge au monde, le voyage en étendard.
Leur présidente, Françoise Souan, inlassable et généreuse activiste de la culture, représente ici cette digne association à laquelle l’académie de Saintonge, en grande sœur, est fière d’apporter sa reconnaissance et son soutien.