Henri Gaudin, architecte
Grand prix 2020 de l’Académie de Saintonge
Henri Gaudin, architecte
Rapport : Jean-François Girard
Certains ont parlé de la lumière de nos pertuis dans leurs écrits comme Eugène Fromentin, d’autres dans la peinture comme Claude Joseph Vernet ou Jean Gaborit (lauréat en 2019), d’autres encore dans l’architecture comme Henri Gaudin.
Fuyant les plaines du Nord sous les bombardements, Henri Gaudin arrive à La Rochelle à l’âge d’entrer au lycée : au lycée Eugène-Fromentin, bien sûr. Il y fait de solides études, épaulé par des parents soucieux de son éducation artistique et culturelle. Sa mère, dont les aïeux étaient dès le début du XIXe siècle, issus de l’École Polytechnique, lui inculque la rigueur des mathématiques et son père, employé de bureau à la compagnie Delmas-Vieljeux lui fait partager le goût de la littérature. À La Rochelle, dès cette époque, il comprend le jeu de la lumière sur les pierres des quais du port, les voiles et les vagues et les traduit par des centaines de dessins. La ville lui apprend le raffinement dans cette lumière océanique. Il s’embarque au long cours deux fois six mois avant de décider de monter à Paris pour entrer à l’École des Beaux-Arts et choisit de devenir architecte, art qui séduit son goût pour l’expression des volumes, qui se nourrit de rigueur et d’une éducation précise du trait prenant sa source dans la géométrie.
Après avoir complété sa formation aux États-Unis, il se fait remarquer par des projets de développement urbain (Maurepas, St-Quentin-en-Yvelines) et sera au cours d’une longue carrière l’auteur de près d’une vingtaine de réalisations en France dont la Cité de la Musique et de la Danse à Soissons, les Archives diplomatiques à La Courneuve et parmi les plus connues : l’actuel stade Charlety à Paris, l’École normale supérieure de Lyon, le Musée Guimet à Paris et le pôle scientifique de l’Université d’Amiens. Il reçoit en 1994 la médaille d’Or de l’Académie d’Architecture, est lauréat de l’Équerre d’Argent en 1986 pour la construction de 100 logements à Évry dans l’Essonne puis en 1994 pour le stade Charlety. Tout au long de ce parcours, il est revenu régulièrement à La Rochelle sur le Vieux-Port pour retrouver cette lumière qui l’a tant marqué.