Réception de Pierre Dumousseau
2ème siège, quatrième titulaire.
Conteur et homme de scène (Villefagnan 1941 – ). Professeur d’anglais au Québec, dans les Deux-Sèvres, enfin à Cozes, il est un des animateurs favoris de la région charentaise, tant au théâtre qu’à dire les contes dont il est l’auteur. Metteur en scène et interprète de divers spectacles (dont son plus fameux sur des textes de Gaston Couté et Aristide Bruant, donné plusieurs fois à Paris et au festival d’Avignon), il est devenu l’un des conteurs charentais les plus demandés depuis la parution de deux recueils, À Pas contés (Croît vif; 1993) et Contes à rebours (Croît vif; 1996), qui, mélangeant humour et idéal, recréent le substrat légendaire de la région de Royan pour le premier et de la Haute-Saintonge pour le second. Un troisième recueil, Au Bout du conte (Croît vif; 2003, prix Royan-Atlantique 2005), oriente sa création vers une sorte d’humour philosophique. Cette veine du conte quasi voltairien évolue ensuite vers un retour à la bonne franquette villageoise avec Avant qu’o se perde, une chronique savoureuse des années 1950 dans un village saintongeais (Croît vif, 2005). Il est par ailleurs le créateur (1999) et l’animateur des Nuits buissonnières d’Arbrecourt (à Sablonceaux où il réside), une sorte de festival de conteurs disant leurs textes dans la forêt, en pleine nuit. Il se voit primé en 2002 par l’Académie de Saintonge pour l’ensemble de son oeuvre écrite et est élu membre de l’Académie en 2006.
Il était une fois Pierre Dumousseau par Alain Michaud
Attablé devant une douzaine d’huîtres, l’œil moqueur et matois frisant sous la moustache gauloise, le feutre noir d’Aristide Bruant vissé sur le calâ, la voix gouailleuse et puissante, tel s’affiche sur les tréteaux, quand s’allume le fanal de scène qui découpe son profil aquilin sur les murs, notre barde régional, Pierre Dumousseau. Et c’est sur les tréteaux de l’Académie, devant le large public de cette compagnie, que j’ai le plaisir d’accueillir le chantre de cette Saintonge qu’il chante avec tant de tendresse, de malice et d’appétit.
Bien qu’appartenant tous les deux au corps enseignant de la République, rien, mon cher Pierre, ne nous destinait en fait à nous rencontrer. Notre parcours commun s’est opéré par le truchement d’amis communs – tu apprécieras au passage le vocable des théâtreux – et d’une pièce de Ruzzante, Les Vilains enlevée de bien belle façon au festival du Marais et qui m’a décidé à vous rejoindre quand j’ai appris que tu étais prêt à la monter. À partir de cet instant, j’ai été, entre copies et archéologie, un disciple attentif, humble et fidèle, trois années durant, de ta troupe théâtrale à Meschers. J’ai pu, grâce à toi, explorer les facettes les plus obscures et les plus turpides de ma personnalité, devenant tour à tour sous ta férule un inspecteur ringard et un pochard invétéré dans Le Satyre de La Villette d’Obaldia, un président de kolkhoze soviétique dans L’Éléphant d’or de Kataiev, un marquis compassé et transi dans L’Éventail de Goldoni. J’ai connu grâce à toi le délire des foules et à cause de toi toutes les affres des planches de tournée : les scènes minuscules où, le décor posé, on peut à peine se retourner sans chuter dans les gradins, le trou de mémoire inattendu, la solitude en scène quand la comédienne censée t’offrir une belle réplique oublie complètement sa rentrée, la moustache que la sueur décolle pendant les dialogues et le dialogue qui tourne en rond, les acteurs – et même les spectateurs – ayant perdu le fil du texte. Mais j’ai pu apprécier sous ta direction, la mise en scène pétillante, les déplacements dynamiques et savourer cette petite mort lente quand, derrière le rideau, on a le cœur qui frappe au diapason des trois coups.
Auteur prolixe et protée, conteur, comédien, saltimbanque, metteur en scène, gourmand de mots, buissonnant de projets, Pierre Dumousseau en impose par son dynamisme multiforme, son activité prolifique. Il pourrait fournir à Molière l’objet d’une comédie en quatre volets. Encore la matière de l’homme n’en serait-elle pas épuisée. Voyons comment s’écrirait la pièce.
Premier tableau : L’éveil. Le décor : la Charente, Villefagnan dans le Ruffécois. La naissance : quelque part pendant la guerre. Fils du folkloriste et patoisant Jean Dumousseau, plus connu du Subiet et du public sous le châfre de Nestor Biroulât, Pierre poursuit des études d’instituteur à l’école normale de Parthenay, est nommé au collège de Celles-sur-Belle en Deux-Sèvres. La rencontre avec sa charmante assistante britannique nommée Carole, qu’il épouse en 1965, pousse ce fils de tapissier, comme l’était Molière, à se spécialiser dans la langue de Shakespeare. Il y gagnera ce goût pour le métissage des cultures. Pour ce qui est du théâtre, c’est la rencontre avec un professeur de lettres qui est décisive. Pierre intègre une troupe de professeurs qu’après une parenthèse d’enseignant en Angleterre, il rejoint lors de son retour en France à Secondigny. Il y fait ses premières mises en scène à l’amicale laïque. Le virus de l’Illustre Théâtre l’a marqué : il est perdu.
Deuxième volet : l’homme de planches. Le décor se transporte sur les bords de mer, Cozes et Meschers en Charente-Maritime, puis un peu partout au gré des opportunités et des engagements. Suivons-le donc en Saintonge. Il y fait la connaissance des futurs acteurs de sa troupe et de Jacques Grillot, animateur au village de vacances de l’Arnèche qui l’embauche pour diriger un atelier de théâtre. Ce sont plusieurs années de mise en scène : Labiche, Aymé, Obaldia, Anouilh, Gorki, Kataiev, Kopkov, Goldoni… Dès 1981-82, il écrit ses premiers scénarios, base de ses futurs contes ; il anime des spectacles de cabaret, sketches, chansons : c’est cette veine qu’il exploitera plus tard, au festival d’Avignon, puis à Paris, avec notamment De la terre aux pavés, spectacle musical autour d’Aristide Bruant et Gaston Couté, poète beauceron dont il goûte le langage dru et la veine libertaire. Résolument infatigable, il met en scène des contes dramatiques pour le collège de Cozes: Raconte Grégoire à l’occasion du bi-centenaire de la Révolution, Chansons claires, années sombres, Matata, crimes et passion, etc. Mais parallèlement, on lui demande d’intervenir pour animer à Celles-sur-Belle des stages de théâtre pour enseignants : il intègre le monde du conte grâce à Yannick Jaulin. Nouveau virage.
Troisième tableau : le conteur. Retour au terroir (jamais perdu de vue, d’ailleurs) et aux gènes paternels. Lieu : la Saintonge mais sans exclusive. Date : à partir de 1991-94. Décor : villages et marais, grottes et rochers inquiétants, ruines romaines, lieux-dits évocateurs, statues énigmatiques comme celle du vieux Coz ou de la Vénus du Fâ, paysans saintongeais naïfs et matois, personnages fantastiques (dame blanche, génies, diables, vestale…), ou pittoresques, tel ce vieux professeur d’histoire cacochyme nommé Michenaud et inspiré d’on ne sait qui. Tout est prétexte à créer ou recréer des légendes, parfois inspirées des « menteries » du voisinage, de contes philosophiques d’Afrique ou du Moyen-Orient, à s’évader dans le rêve et la fiction. Ainsi Pierre Dumousseau renoue-t-il avec le beau parleur des veillées, les nuits de vent dans l’âtre rougeoyant des chaumines. Il a trouvé sa voie. Comme il le dit lui-même « la chanson, c’est trop court, et le roman trop long… le conte, c’est ce qu’il me faut ». Ces histoires truculentes, féeriques, tendres, pleines d’humour, comme celles de Mathias le pêcheur de bouques, créateur des huîtres de la Seudre, du dragon de l’Arnèche, du diable au château du Douhet, ne sont pas des sketches patoisants, comme en raconteraient le Beurchut ou le Grand Simounet’. Pierre est un chantre du terroir plus que du patois, même s’il reconnaît que la phrase : « Les poumes vont rondiner aux poumiers des enclos » a, en bouche, une autre saveur que « les pommes vont s’arrondir dans les vergers des alentours ». Soigneusement écrits mais repensés et mis en bouche pour y gagner auprès du public en humanité et en chaleur, ils font l’objet de trois ouvrages publiés au Croît vif, À pas contés en 1993, recueil de seize nouvelles, Contes à rebours en 1996, Au bout du conte en 2003. Suivra deux ans plus tard la chronique savoureuse d’un village saintongeais, Avant qu’o se perde. Ainsi naît ou renaît un imaginaire charentais dans les écoles, les bibliothèques, les veillées, au cours de balades contées à la presqu’île de Talmont, au Fâ de Barzan, au forum du festival d’Avignon où Pierre Dumousseau avait ouvert une « cour des contes » en 1995, voire dans des disques ou des livres-cassettes. À côté de sa nouvelle résidence de Sablonceaux, ce barde infatigable crée et anime depuis 1999, dans les clairières des bois voisins, un festival de conteurs, Les Nuits buissonnières d’Arbrecourt. Son appétit le pousse à de nouvelles explorations. Voilà, avec le concours d’un talentueux dessinateur, Olivier Fouché, ses contes mués en bandes dessinées. Ainsi voient le jour La Dame blanche et, tout nouvellement, La Vestale du Fâ. L’Académie de Saintonge le couvre de ses lauriers, pour son œuvre écrite, en 2002.
Dans cette comédie humaine, dont il serait l’acteur unique et multiforme, nulle unité de temps et de lieu, il va sans dire. De lieu tout d’abord : notre homme est de tous les festivals, de toutes les rencontres : à Avignon, La Rochelle, Angers, Nyons-Valréas, Berlin, mais aussi au Cameroun, au Koweït, au Liban, en Suisse, en Allemagne, au Burkina Faso où, il emmène jouer douze élèves collégiens devant le roi du Boulgou. De temps ensuite : la découpe en actes ou en tableaux, proposée ci-dessus est aussi caricaturale que le plan en trois points d’un jeune universitaire ; tout en contant, Pierre Dumousseau revisite en effet la comédie. Il joue Marat Sade aux arènes de Saintes, La Noce chez les petits bourgeois et Les Vilains avec la troupe Théâtre en chantier, L’Île des esclaves de Marivaux avec celle des Mille et une Vagues. Il continue d’encadrer, d’animer l’atelier de pratique artistique théâtrale du collège de Cozes. Tout en écrivant, il poursuit le cabaret : après Bruant-Couté, voici Deux libertaires en liberté: Couté-Ferré créé au théâtre du Limonaire, à Paris, en 2002, puis un spectacle autour de Jacques Brel en 2004.
Où s’arrêtera-t-il ? Où finira ce gardien des mots, ce berger du vocable sous la houlette duquel, comme il le dit lui-même, se poursuivra « l’éternelle transhumance des mots, des oueilles, des beus,, des cheubres, des gorets, des miroles, des jhaus… qui beulant, bramant, jhaquetant, jhapant dant la neut du drigaïl qui les a-t-enrochés teurtous ». Peut-on imaginer ce professeur qui a mal tourné, ce conteur aux semelles de glèbe, ce globe-trotter des tréteaux finir autrement au dernier acte qu’en saltimbanque sur les planches, devant ses huîtres, tombé dans son fauteuil comme Molière, tenant son feutre avec panache, tel Cyrano, ou dans ses bois d’Arbrecourt, mais après nous avoir encore enchanté de mille contes nocturnes comme Shéhérazade au bout de mille et une nuits ?
Genèse d’une Académie par Pierre Dumousseau
Au début, il n’y avait rien… le néant total, le vide absolu. Le monde n’était qu’un immense tube de néant ! Or, vous avez tous entendu dire, ou peut-être lu dans la Grand Livre, que « Dieu est dans tout » ; donc en ce temps-là, Dieu étant dans tout et le tout n’étant rien, Dieu n’était par conséquent rien non plus ! Mais, un beau jour, Dieu décida d’exister, et comme il faut bien exister par rapport à quelque chose, Dieu commença par créer l’espace.
« Ah, mon Moi ! » s’exclama-t-il – oui, Dieu ne peut décemment pas dire « Mon Dieu ! » – « Mon Moi, comme c’est grand ! » et Dieu décidé de meubler l’espace : il créa le ciel, la lune et les étoiles, le soleil et la terre. Puis il prit un peu de recul afin de contempler son œuvre et il se dit : « Ouias, c’est pas mal, mais ça manque un peu de poésie et de fantaisie. » Alors Dieu saisit sa divine palette et, de son divin pinceau, il peignit sur la surface de la terre, la Saintonge. Afin d’avoir l’avis d’un œil extérieur, il fit venir son habituel assesseur, l’archange Gabriel, et sollicita son appréciation :
– Dis-moi, Gaby…
– Oui, God ? (ainsi se nommaient-ils dans l’intimité)
– Qu’en penses-tu ?
– Ah, c’est pas mal… C’est pas mal… Mais c’est quoi cette tache-là ?
– Oh, c’est une région sur laquelle je me suis particulièrement attardé…
– Et elle s’appelle comment ?
– Ça, les hommes en décideront… mais je leur suggèrerais volontiers « la Saintonge ».
– La Saintonge ?… et pourquoi, Seigneur ?
– Comme ça, parce que j’aime bien !
– Ah bon !
Gabriel savait parfaitement qu’il était inutile et vain de discuter les goûts divins. Et Gabriel reprit :
– Eh bien Seigneur, si vous voulez franchement mon avis, c’est pas juste.
– Comment cela, Gaby, c’est pas juste… Et pourquoi donc ?
– Non, Seigneur, c’est pas juste. C’est trop beau. Regardez ce ciel que vous avez peint… ces collines, ce fleuve majestueux, cette côte en véritable dentelle… et regardez les voisins à côté… les malheureux !… Vraiment, c’est pas juste.
– T’as peut-être raison, Gaby, mais ne t’inquiète pas, je vais compenser : j’y mettrais les Saintongeais !
– C’est quoi ça ?
– L’espèce humaine que je compte implanter ici.
– Et vous avez un spécimen ?
– Pas encore, mais cela ne saurait tarder. Passe-moi le baquet d’argile.
L’archange apporta le baquet d’argile et, de ses divines mains, Dieu modela un corps humain.
– Voilà, je te présente Pierrette, la première Saintongeaise.
– Mouais… elle est pas terrible.
– Ça ne fait rien ; c’est une femme, elle se maquillera… Pierrette, qui signifie « petite pierre », et sur cette pierrette je bâtirai mon peuple. Pour cela, je vais insuffler tout l’art et toute la manière de bien vivre sur cette terre divine.
Dieu saisit alors une sorte de cornet acoustique, il en introduisit la plus petite extrémité dans l’oreille de Pierrette et inculqua dans l’esprit féminin tout l’art de bien vivre en ce bas-monde saintongeais : l’art et la manière d’y préparer les cagouilles farcies, le gigouri, les pllatées de mojettes, la sauce de pire, les gratons et la daube de bœu !
– À présent, va… et transmets ce patrimoine à tes filles qui feront de même pour leurs filles, et ainsi de suite, pour des siècles des siècles…
– Amen ! conclut l’archange.
Effectivement, tout sembla aller pour le mieux dans le meilleur des mondes… lorsqu’un beau jour, Satan qui passait par là, comme il passe partout, en vint à constater que cet équilibre culturel et patrimonial ne lui convenait vraiment pas… qu’il était temps d’introduire quelques gouttes d’eau sur ces rouages trop bien huilés… d’y placer son grain de sable diabolique… Et Satan créa la zizanie ! Il fit courir la rumeur maligne parmi les filles de Pierrette.
Les cagouilles de la Josette étaient bien meilleures que celles de la Lucette, car y mettait de la poudre de perlimpimpim… le gigouri de Marinette était bien plus savoureux que celui de Mauricette car elle y plaçait des graines de chicunguya… les mojettes de Francette étaient bien plus tendres que celles de Ginette, car elle y ajoutait des brindilles d’aquaseltzer… Et chacune des filles voulut s’ingénier à créer sa propre recette qui surpasserait la recette de sa sœur… Et la rumeur s’enfla… et la zizanie éclata dans un fracas tel qu’il parvint aux oreilles divines !
Dieu, qui effectuait une petite sieste réparatrice, s’éveilla en sursaut.
– Mon Moi, Mon Moi, Mon Moi !… Que se passe-t-il ? Va vite voir, je te prie, Gabriel !
L’archange, qui pourtant n’avait jamais lu Goulebenéze, prit sa lorgnette et collit son œil au creux d’la bonde dau ciel.
– Ça vient de votre terre de Saintonge, Seigneur, je vous avais prévenu : on y fait n’importe quoi. Le patrimoine n’est plus respecté et vos préceptes divins sont bafoués ! Il est grand temps que vous y remettiez un peu d’ordre et d’académisme.
– Eh bien, qu’à cela ne tienne, répondit Dieu, je vais créer une Académie !
– Avec quoi ?
– Avec des académiciens, pardi !
– C’est quoi, ça ?
– Des hommes qui seront chargés de rétablir l’ordre culturel et patrimonial ; de faire respecter les cultures et les traditions transmises par les ancêtres… et au besoin de distribuer des claques aux récalcitrants et des bons points aux méritants ! Allez, repasse-moi le baquet d’argile !
Comme il l’avait annoncé, Dieu façonna une douzaine d’académiciens qui se mirent tout de suite au travail. L’ordre et l’équilibre revinrent peu à peu et rien ne semblait plus devoir venir troubler la douce quiétude saintongeaise… jusqu’au jour où une pollution venue d’on ne sait où gagna et gangrena toute la terre. Pour noyer le mal, Dieu envoya un déluge et chargea un dénommé Noé de rebâtir un monde… mais tout le monde connaît cette histoire…
Malheureusement, Dieu n’ayant songé à façonner que des académiciens, Noé ne put prélever un couple de cette dernière espèce… et de fait, la race s’éteignit. Cependant, le pli et les bonnes habitudes étaient pris, et au retrait des eaux diluviennes, les choses reprirent un cours à peu près normal pour quelques millénaires supplémentaires. Bon an, mal an, les Saintongeais mirent en pratique leur savoir-vivre et leur grande sagesse jusqu’au moment où, l’usure aidant, la pression des iconoclastes devint telle qu’elle préoccupa un groupe d’érudits au milieu de notre XXe siècle. Ces derniers se rassemblèrent et se dirent qu’il était temps de briser les tabous, de se prendre pour Dieu et de recréer une Académie de Saintonge, gardienne du feu culturel sacré.
Mais, forts de l’expérience passée et parfaitement au fait de la mésaventure survenue à l’époque du brave Noé, ils pensèrent que si, par malheur, survenait un nouveau déluge – on ne sait jamais… le réchauffement climatique… la fonte des glaces polaires – il serait souhaitable que le nouveau Noé envoyé par Dieu pour rebâtir un monde puisse prélever un couple reproducteur. Et ils décidèrent d’intégrer à leur Académie quelques académiciennes… car, comme disait encore le défunt Goulebenéze : « O s’rait grand doumage que la race s’en parde ! »
L’Académie est là ; elle vit toujours, plus indispensable que jamais ; elle fête ses cinquante ans… la grande tâche va être maintenant de choisir le couple procréateur ! Les paris sont ouverts… Faites vos jeux !