Association Les deux Mouettes pour le Jeu-thème Charente Maritime
Vous avez déjà, nous l’espérons, acheté le Jeu Thème Charente-Maritime que j’ai découvert au Salon du Livre de La Rochelle où son stand était fort entouré. Peut-être, chez votre libraire, avez- vous été intrigué par ce volumineux coffret où domine la couleur bleue, celle de la mer. A proximité du Fort Boyard et au sommet du mât d’un navire ancien, mais d’époque incertaine, deux oiseaux bavards et émerveillés, découvrent un rivage accueillant. On y devine des champs et même un village dominé par le clocher de son église romane. Ce sont deux mouettes prêtes à explorer cette terre exceptionnelle. Pouvait-on mieux mettre en évidence la vocation maritime de notre département ? Une belle série de logos montre que la réalisation a intéressé les administrations régionales et européennes.
C’est à Jonzac, au sein d’un groupe d’adultes en insertion de l’Aplis (Atelier permanent local d’individualisation des savoirs) qu’est né ce projet d’un jeu destiné à un large public (les bénéfices des ventes financent d’autres actions d’insertion, respectant ainsi l’esprit de solidarité des créateurs).
« C’est en étudiant l’histoire de France, explique Bibiane Bouillon, présidente de l’association Les Deux Mouettes, que nous nous sommes demandé si nous connaissions bien celle du département » . L’idée a plu. Les Aplis de St-Jean-d’Angély, Gémozac, Rochefort, Marennes-Oléron et le foyer des jeunes travailleurs de St-Jean-d’Angély s’associent à l’expérience. Mélange du jeu de l’oie et du trivial pursuit, le jeu en question invite à découvrir le département. Les joueurs lancent des dés, tirent des cartes et répondent à 750 questions relatives au patrimoine, à l’histoire, l’économie, les personnalités connues. Il n’est pas rare, on le sait, de rencontrer des mouettes assez loin à l’intérieur des terres, en train de chercher leur nourriture dans les labours nouveaux; ainsi part-on de l’Ile de Ré‚ pour visiter les 51 cantons jusqu’à la Charente ou la Gironde, et la partie s’achève quand les joueurs arrivent dans l’Ile d’Oléron.
Avec beaucoup d’honnêteté, le groupe des auteurs s’excuse des imperfections possibles. Qu’ils se rassurent : le résultat justifie tout à fait le prix que nous leur attribuons, mais nul ne me croira objectif si je ne hasarde pas quelques nuances; c’est la règle. On voit bien que les 68 participants ont passé de longues heures dans les bibliothèques. Je retrouve en effet les auteurs qui font autorité depuis le XIXe siècle et inspirent encore les plaquettes des Offices de tourisme. Quelle est la principale rivière de Haute-Saintonge ? La Seugne. L’inusable Rainguet, qui vivait sous le Second Empire, a cru qu’on l’appelait jadis la Sévigne. Ce serait une belle marque d’érudition, mais c’est faux. Brouage est, assurent les dépliants touristiques, une fondation de 1555. ? Peut-on rappeler qu’on y trouvait déjà une place commerciale à la fin du XVe siècle ! L’église de Trizay est une abbaye; les panneaux routiers l’affirment effectivement. Hélas, non. Ce n’est qu’un prieuré qui dépend de la lointaine abbaye, bien réelle, celle-là, de La Chaise-Dieu. Ces remarques sont un encouragement à poursuivre ce beau travail, à l’approfondir en vous tournant vers les chercheurs de ce début de XXIe siècle, avant qu’ils ne soient, à leur tour, démodés. Ils saluent par ma voix cette belle entreprise qui réussit si bien à faire partager notre culture locale à des femmes et des hommes qui, sans votre travail l’auraient peut-être ignorée.