Nom : Glénisson
Prénom : Jean
Membre depuis : 1976-2001
Historien et homme clef de la culture saintongeaise (Jonzac 1921 - ). Sorti major de l'école des Chartes (1946) après une guerre qui le voit rejoindre les rangs de la Résistance près de Montendre (maquis de La Bruyère), il est nommé à l'école française de Rome (19461948) où il rédige son mémoire sur L'Administration des provinces italiennes de l'État pontifical sous les papes d'Avignon. Son goût pour le Moyen Âge prend une nouvelle dimension avec l'inventaire dont il est alors chargé aux Archives nationales du « trésor des chartes », autrement dit des archives de la chancellerie des rois de France (1848-1952). Sa carrière d'archiviste se poursuit avec cinq années de terrain à Brazzaville où il est responsable des archives de l'Afrique équatoriale française. En 1958, Fernand Braudel lui demande d'assurer la chaire d'historiographie à l'université de Saô-Paulo où il reste deux ans. Il rejoint ensuite, toujours pour une chaire d'historiographie et toujours à la demande de Braudel, l'École des hautes études en science sociale (1960). En 1967, il prend la responsabilité au CNRS de l'Institut de recherche et d'histoire dès textes, poste essentiel qui le voit créer l'établissement d'Orléans et qu'il conserve jusqu'à sa retraite en 1986. Entre temps, il avait été nommé correspondant de l'Institut et, surtout, il s'était rapproché de la Saintonge. Dès le début des années 1970, il y devient actif en tant qu'historien et animateur culturel. Il commence avec Jonzac où, à son initiative, un groupe d'historiens se met au travail pour célébrer le millénaire de la ville. Il en ressort en 1973 une exposition mémorable, comportant un catalogue qui surprend par son érudition (Jonzac, un millénaire d'histoire, sous l'égide de l'Association archéologique et historique de Jonzac). Il en ressort également une tradition qui ne fera que s'affirmer avec le temps d'une véritable école historique jonzacaise. La même année, Jean Glénisson succède à Louis-Henri Hude à la présidence de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.
Ces premières manifestations de « l'ère Glénisson » se voient relayées par un texte fondateur sur le Moyen Âge du sud saintongeais : dans le premier numéro de la nouvelle Revue de la Saintonge et de l'Aunis créée en 1975 par la toute nouvelle Fédération des sociétés savantes de la Charente-Maritime (création dont Jean Glénisson est un des acteurs les plus engagés auprès de Camille Gabet), il donne un long article où s'exprime tout son talent de grand médiéviste, « La Reconstruction agraire en Saintonge méridionale au lendemain de la guerre de Cent Ans». Texte fondateur au sens où il renouvelle de fond en comble la problématique des attractions historiques de la Saintonge, en la cadrant comme ancien pays de frontière devenu sociologiquement marche du Poitou. L'année suivante, Jean Glénisson entre à l'Académie de Saintonge : il succède à Pierre Moisy. Lors de son discours de réception, il marque fortement le public présent par l'évocation à la fois innocente et malicieuse de Caius Julius Macer, ce soldat santon parti commander une aile de cavalerie dans ce qui est aujourd'hui la Hongrie; il le considère en effet comme l'ancêtre de la diaspora administrative charentaise et le symbole de l'attachement des « exilés » à leur petite patrie. Comme une évocation de sa propre carrière lointaine... Il devient ensuite directeur de la compagnie (1982-1991) et lui donne à la fois beaucoup de rigueur universitaire dans l'établissement de son palmarès, quitte à effrayer un peu son auditoire habituel, et une splendeur publique remarquable grâce à dès expositions, exercice dans lequel il excelle. On retiendra surtout celle consacrée à Agrippa d'Aubigné à l'occasion du troisième centenaire de la révocation de l'édit de Nantes (1985); François Mitterrand en personne en coupe le cordon le jour de l'inauguration. Jean Glénisson est directeur honoraire de l'Académie depuis 2001. Prenant la succession de Rémy Tessonneau à l'Université francophone d'été Jonzac-Québec, il fait venir à Jonzac pour un cycle de conférences et des expositions de grands noms de l'université. Avec le temps, Jean Glénisson est devenu une des références majeures de Jonzac : sa collection de livres de prix pour les enfants du xixe siècle (sujet sur lequel il est un des spécialistes mondiaux grâce à de nombreuses publications), ses conférences fort documentées qu'il dit toujours avec un sens consommé de l'humour (et des yeux plissés sur eux-mêmes dont on se demande comment il sait leur imprimer tant de vivacité), son penchant pour Champlain dont il écrit une superbe biographie (La France d'Amérique, voyages de Samuel Champlain, Imprimerie nationale, 1994), sa participation à de très nombreux ouvrages historiques (notamment un magnifique Les Pays-Bas bourguignons, Mercator, 1986), les suggestions qu'il sait donner ici et là et qui débouchent sur un enrichissement de la symbolique régionale (décor du cloître des Carmes par quatre bustes de Jonzacais célèbres sculptés par Jack Bouyer, édition des Grands Charentais en 1994 au Croît vif, parrainée par les trois académies charentaises) font de lui le personnage clef de l'identité saintongeaise de la fin du xxe siècle. Membre de l'Académie depuis 1976, son directeur de 1982 à 1991, membre honoraire depuis 2001.
Ces premières manifestations de « l'ère Glénisson » se voient relayées par un texte fondateur sur le Moyen Âge du sud saintongeais : dans le premier numéro de la nouvelle Revue de la Saintonge et de l'Aunis créée en 1975 par la toute nouvelle Fédération des sociétés savantes de la Charente-Maritime (création dont Jean Glénisson est un des acteurs les plus engagés auprès de Camille Gabet), il donne un long article où s'exprime tout son talent de grand médiéviste, « La Reconstruction agraire en Saintonge méridionale au lendemain de la guerre de Cent Ans». Texte fondateur au sens où il renouvelle de fond en comble la problématique des attractions historiques de la Saintonge, en la cadrant comme ancien pays de frontière devenu sociologiquement marche du Poitou. L'année suivante, Jean Glénisson entre à l'Académie de Saintonge : il succède à Pierre Moisy. Lors de son discours de réception, il marque fortement le public présent par l'évocation à la fois innocente et malicieuse de Caius Julius Macer, ce soldat santon parti commander une aile de cavalerie dans ce qui est aujourd'hui la Hongrie; il le considère en effet comme l'ancêtre de la diaspora administrative charentaise et le symbole de l'attachement des « exilés » à leur petite patrie. Comme une évocation de sa propre carrière lointaine... Il devient ensuite directeur de la compagnie (1982-1991) et lui donne à la fois beaucoup de rigueur universitaire dans l'établissement de son palmarès, quitte à effrayer un peu son auditoire habituel, et une splendeur publique remarquable grâce à dès expositions, exercice dans lequel il excelle. On retiendra surtout celle consacrée à Agrippa d'Aubigné à l'occasion du troisième centenaire de la révocation de l'édit de Nantes (1985); François Mitterrand en personne en coupe le cordon le jour de l'inauguration. Jean Glénisson est directeur honoraire de l'Académie depuis 2001. Prenant la succession de Rémy Tessonneau à l'Université francophone d'été Jonzac-Québec, il fait venir à Jonzac pour un cycle de conférences et des expositions de grands noms de l'université. Avec le temps, Jean Glénisson est devenu une des références majeures de Jonzac : sa collection de livres de prix pour les enfants du xixe siècle (sujet sur lequel il est un des spécialistes mondiaux grâce à de nombreuses publications), ses conférences fort documentées qu'il dit toujours avec un sens consommé de l'humour (et des yeux plissés sur eux-mêmes dont on se demande comment il sait leur imprimer tant de vivacité), son penchant pour Champlain dont il écrit une superbe biographie (La France d'Amérique, voyages de Samuel Champlain, Imprimerie nationale, 1994), sa participation à de très nombreux ouvrages historiques (notamment un magnifique Les Pays-Bas bourguignons, Mercator, 1986), les suggestions qu'il sait donner ici et là et qui débouchent sur un enrichissement de la symbolique régionale (décor du cloître des Carmes par quatre bustes de Jonzacais célèbres sculptés par Jack Bouyer, édition des Grands Charentais en 1994 au Croît vif, parrainée par les trois académies charentaises) font de lui le personnage clef de l'identité saintongeaise de la fin du xxe siècle. Membre de l'Académie depuis 1976, son directeur de 1982 à 1991, membre honoraire depuis 2001.