Marc Villemain, pour « Il y avait des rivières infranchissables » et « Mado »
Prix du roman
Marc Villemain, pour Il y avait des rivières infranchissables et Mado (J. Losfeld, 2017 et 2019)
Rapport : Marie-Dominique Montel
Il y avait des rivières infranchissables est un recueil de nouvelles très personnelles sur les premiers sentiments amoureux, ces émotions qu’on garde parfois toute sa vie au fond du cœur. Histoires de baisers volés, d’amours fugitives, d’attentes, de fiertés, de chagrins. C’est tendre, quelquefois tragique, ça conserve le gout des marées et des marais, du sable dans les sandales, des frissons anciens et des chardons qui piquent les chevilles. Ça se passe à Châtelaillon où l’auteur a vécu son enfance.
Marc Villemain est né en 1968, de parents professeurs de lettres : « quand ils ne voulaient pas que l’on comprenne, ils parlaient latin ». En 1981, son père est mort. Il allait entrer en 5e ; tout a basculé. Élève brillant, il décroche, se retrouve dans un lycée technique en section dactylographie.
Il reprend ses études à vingt-deux ans, entre à Sciences-Po, devient assistant parlementaire et « plume » de plusieurs personnalités socialistes. Et puis, il s’aperçoit qu’il n’a pas le tempérament politique. Ce qu’il aime, c’est écrire. Et plus pour les autres.
Depuis 2006, il publie. Son dernier roman Mado est l’histoire de deux adolescentes, d’une amitié qui se révèle amoureuse et de mensonges que la jeunesse fait tourner au drame. C’est à Châtelaillon aussi que l’histoire se passe, même si le lieu n’est jamais nommé. Le bonheur chez Marc Villemain, dans ses romans comme dans ses nouvelles, c’est que la cruauté s’allie toujours à la tendresse et à la délicatesse de paysages qui nous sont familiers.