Pierrick Aupinel et ses travaux pour contrer les interactions chimiques néfastes aux abeilles
Prix Aunis Sud
Pierrick Aupinel et ses travaux pour contrer les interactions chimiques néfastes aux abeilles
Rapport : Nicole Bertin
Apis est une unité expérimentale de l’INRAE, située sur le site du Magneraud à Surgères, dont la direction est assurée par Pierrick Aupinel.
Après des études en biologie et écologie à l’université de Rennes, Pierrick Aupinel intègre l’INRAE (INRA à l’époque) dans les années 80 où il travaille sur la biologie de l’escargot et son élevage. Avec la société Natural Plant Protection, il met au point un procédé industriel de production d’un insecticide utilisé en lutte biologique respectueuse de l’environnement contre le ver de la pomme, puis il se consacre au bourdon terrestre, utilisé en pollinisation des tomates sous serre avec la Société bretonne SAVEOL. Fin des années 1990, les effets soupçonnés d’une nouvelle famille d’insecticides, les néonicotonoïdes, ont fait apparaître un manque de méthodes standards pour évaluer la dangerosité de certaines molécules sur les organismes non cibles. Son intérêt se porte alors sur l’abeille domestique et les effets non intentionnels liés à l’utilisation des produits phytosanitaires sur cet insecte. Il développe une méthode et fait valider à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) des tests concernant l’évaluation des effets de ces insecticides sur les larves et sur les facultés de retour à la ruche des abeilles, grâce à des micropuces RFID (Radio Frequency Identification).
Plus les tests sont nombreux et plus on sécurise l’utilisation des nouvelles molécules aux effets difficiles à évaluer. Des recherches sont conduites sur les effets sublétaux tels que la capacité des abeilles à se repérer dans l’espace qui peut conduire au déclin de toute une colonie si plusieurs en sont affectées. Indicateurs de qualité de milieu, elles doivent également s’adapter au changement climatique et à ses conséquences sur l’environnement. Aujourd’hui, le dialogue entre les apiculteurs, les firmes et les agriculteurs a bien évolué pour trouver des solutions de cohabitation intelligente.