Didier Jung, pour « Sophie et Jean-Pierre Blanchard, aéronautes professionnels »
Prix Claire Belon
Didier Jung, pour Sophie et Jean-Pierre Blanchard, aéronautes professionnels (éd. Indes Savantes)
Rapport : Marie-Dominique Montel
Didier Jung n’est pas un inconnu. Il y a quelques années, l’Académie lui a remis le Prix de l’ile de Ré pour ses biographies de Charentais remarquables. Il a eu la bonne idée de considérer qu’être récompensé pour l’ensemble de son œuvre ne signifie pas que cette œuvre est achevée. Il récidive donc cette année avec la biographie de Sophie Blanchard, première femme aéronaute, qui dans la nacelle de son ballon (aux cotés de son mari, puis seule), a connu la gloire à l’époque de Napoléon.
Née à Yves en Charente-Maritime au joli temps des montgolfières, Sophie a épousé l’un des premiers fous-volants qui avait accompli l’exploit inouï de traverser la Manche en ballon. Il s’appelait Jean-Pierre Blanchard. Les dames à la mode portaient des chapeaux à la Blanchard; les dames à la mode portaient aussi des manches ballon. Bref ils se plurent et Sophie devint une spécialiste des ballons comme son mari. Elle multiplia les ascensions en solitaire, collectionna les records. Napoléon en fit son aérostière officielle et elle fut pendant le Premier Empire et la Restauration, célèbre dans toute l’Europe : un mélange de Louis Blériot, Gagarine et Thomas Pesquet au féminin.
Je vous avais parlé ici-même de cette jeune aéronaute, morte dans un accident de ballon en 1828. Et Didier Jung a eu la délicatesse d’écrire que c’était ce qui lui avait donné envie d’enquêter sur Sophie Blanchard, de se passionner pour sa destinée et de se plonger dans les archives pour en tirer cet ouvrage enthousiasmant et rigoureux. Il mérite aujourd’hui de recevoir le prix Claire Belon, que l’Académie réserve à ses coups de cœur avec l’aide de la section régionale conchylicole de Charente- Maritime.