Frédérique Rémy, pour « Femmes Courage »
Prix Dangibeaud
Frédérique Rémy, pour Femmes Courage (éd. La Bouinotte)
Rapport : Alain Quella-Villéger
Fouras avait été évoquée par Georges Simenon dans quelques-uns de ses romans, mais réduite à sa plage, à ses pêcheurs d’huîtres, à sa chaudrée, bref à son charme atlantique. Frédérique Remy, née à La Rochelle, qui vit à Rochefort et s’honore de ses racines fourasines fait mieux que Simenon : son premier roman se consacre totalement à la cité durant la fin du XIXe siècle et en offre un portrait portuaire attentif et informé.
L’intitulé de ce roman historique, Femmes courage, annonce le programme : y évoluent des femmes volontaires et admirables que l’autrice a rencontrées dans sa propre généalogie familiale et elles deviennent sous sa plume d’authentiques héroïnes littéraires avec leurs coiffes, leur parler patoisant et leur révolte. Ce qui pourrait n’être qu’un roman régionaliste de plus, frôlant même avec le polar, nourrit au contraire un récit documenté qui rend hommage au travail difficile et ingrat de gens de mer et de bord de mer d’antan. Ces femmes sont d’aujourd’hui par leur combat contre la pauvreté et les drames. Une manière peut-être de rappeler aux touristes d’aujourd’hui que Fouras-les-Bains ne fut pas toujours une insouciante et jolie cité balnéaire !
Paimpol était entrée en littérature grâce aux pêcheurs d’Islande ; Fouras y accède grâce à ces femmes qui s’appellent Amélie, Maria, Anne, Magdeleine. Un second roman, Les Enfants de l’estran, vient d’ailleurs de paraître chez le même éditeur ; il se nourrit du même souffle sensible et social.
Félicitations, Frédérique !