Nicolas Giraud, pour le film « L’Astronaute »
Prix de Saintes
Nicolas Giraud, pour le film L’Astronaute
Rapport : Christophe Lucet
Avec L’Astronaute, son 2e long-métrage, l’acteur et réalisateur Nicolas Giraud, né à Saintes en 1978, réussit un alliage doublement rare : celui du réalisme et du rêve, du cinéma populaire et du cinéma d’auteur. Avec pour matériau la passion d’un homme du 7e art pour la conquête spatiale.
L’ambition de son héros, recalé au concours de l’Agence spatiale européenne (interprété par Giraud lui-même) paraît folle : bâtir une fusée et réussir le premier vol orbital habité en amateur. Ce film épatant sait convaincre qu’un tel rêve est possible en étant humble et ambitieux comme le confie le réalisateur. La fusée de douze mètres naît dans le secret d’une ferme. Pourtant, l’atelier où turbinent le héros et un ancien astronaute (Mathieu Kassovitz), un chimiste amateur, et sa grand-mère (Hélène Vincent) ressemble à un atelier de Formule-1. Question de crédibilité. Car avec l’aide d’ArianeGroup qui a fourni des pièces, et les conseils de l’ex-astronaute Jean-François Clervoy, le cinéaste charentais a ancré le film dans une irréprochable réalité technique soulignée par la lumière bleutée qui éclaire les tubulures.
Qu’un film à 3 millions d’euros puisse vous emmener dans les étoiles a sidéré les Américains. L’Astronaute après un bel accueil de la critique en France, a entamé une carrière internationale. Et confirmé le décollage du réalisateur de l’émouvant Du Soleil dans mes yeux qui découvrit le cinéma à 12 ans parce que son père avait emménagé à Saint-Pierre d’Oléron en face de « L’Eldorado ».
Giraud, revenu à Marennes après avoir vécu à Paris, a un nouveau projet : une expédition dans un mystérieux lac subglaciaire de l’Antarctique. Le film sera écologique, scientifique et humain. On devine quelles difficultés l’attendent mais le cinéaste a prouvé que rien ne lui faisait peur. En toute humilité.