Thomas Brosset pour « Fantôme des marais »
Prix de la Ville de Marennes
Thomas Brosset pour Le Fantôme des marais
Rapport : Christophe Lucet
« Donner le goût de la nature aux lecteurs de polars, et l’envie aux amoureux de la nature d’ouvrir des romans policiers » : ainsi Thomas Brosset résume-t-il le propos de son « Fantôme des marais ». Fantôme qui revêt le plumage d’un héron très rare, le butor étoilé, dont la tenue de camouflage le rend invisible lorsqu’il s’immobilise dans les phragmites, sauf par les observateurs patients et avertis, qui tendent l’oreille pour percevoir son chant semblable à la corne de brume.
Le natif de Thouars (Deux-Sèvres) est de ceux-là. Il a beau avoir fait carrière dans le journalisme – quarante ans à arpenter la Charente Maritime et le grand sud-ouest pour le journal du même nom -, sa passion pour l’ornithologie est dévorante : démarré dans notre département, son tour de France de la gent ailée a produit une trentaine de petits ouvrages -publiés pour la plupart aux éditions de La Geste – qui donnent envie d’imiter l’auteur en filant dès l’aube, jumelles autour du cou, observer les ramages de l’innombrable famille oiseau.
L’histoire régionale est l’autre corde à son arc. En 2013, Thomas avait eu les honneurs du prix Champlain de notre académie pour Les Filles de la Rochelle (publié par le Croît-Vif), assorti du prix Mélusine des auteurs de Poitou-Charentes. Son intérêt pour l’histoire de la cité portuaire charentaise s’était étendu à un aspect méconnu : l’appartenance de La Rochelle à la Ligue hanséatique (créée en 1241 à Lübeck), la puissante union des cités marchandes du Nord. L’auteur en avait fait la matière d’un reportage puis d’un livre également publié par l’éditeur charentais.
Côté polar, Thomas Brosset a déjà livré en cette année 2024 deux autres histoires dont les héros sont des oiseaux rares : le gypaète barbu (dit « casseur d’os ») de la vallée d’Ossau et notre fou de Bassan oléronnais. En attendant un autre opus pyrénéen dont la parution ne fait « Palombe d’un doute »…